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pour lui, n’a ni les ressources ni l’activité suffisantes pour profiter des avantages d’une telle situation ; il ne connaît qu’une défense, l’inertie ; qu’un procédé, la tergiversation. Aussi donne-t-il aisément prise contre lui. C’est ce qui arriva. Lorsque l’ambassadeur de France, M. Constans, renouvela d’une manière plus pressante des réclamations maintes fois présentées et relatives à des créances particulières impayées ou à des indemnités indispensables, le Sultan ne sut pas voir qu’en se refusant à y acquiescer, il ouvrait la porte à des réclamations bien plus sérieuses. Il y avait l’affaire des quais de Constantinople : la Société concessionnaire se trouvait en quelque sorte expropriée des bénéfices de sa concession. Il y avait l’affaire des marais d’Ada-Bazar, desséchés par M. Baudouy et dont le gouvernement s’était emparé ensuite. Il y avait la créance de MM. Tubini à qui étaient dûs près de 4 millions de francs et enfin la créance des héritiers de M. Lorando se montant à près du double de la précédente. Il est admis, en général, qu’on doit payer ses dettes. Que reprocher à un ambassadeur lorsqu’il défend des nationaux à qui il est dû plus de 12 millions ? Que lui reprocher même s’il se fâche un peu, à