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la chronique

lent s’y établir ; elle pouvait encore moins empêcher des catholiques Allemands, Italiens, de se réclamer de leurs souverains et de se faire protéger par leurs gouvernements plutôt que par une puissance étrangère investie d’un antique protectorat, désormais dépourvu de sens et de sanction.

Ce protectorat, pourtant, la France ne saurait y renoncer, non pas seulement parce qu’il constitue une prérogative dont le nom même est prestigieux, mais parce qu’il est étroitement lié à des intérêts matériels de la plus haute importance. Sept lignes de chemins de fer représentant un total de 1778 kilomètres ont été construites dans l’empire Ottoman avec 366 millions d’argent Français ; les Autrichiens n’y comptent que 1300 kilomètres et les Allemands 1240 ; le grand Central Asiatique que construisent ces derniers le sera, par moitié grâce aux capitalistes Français. Le groupe des maisons de banque et de commerce Françaises (parmi lesquelles la Banque Ottomane, la première de l’Empire), représente 175 millions ; les quatre principaux ports de Turquie, Constantinople, Salonique, Smyrne et Beyrouth sont exploités par des compagnies Françaises ; une autre assure