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désastreuse, tandis que la France préparait tout simplement une Exposition ? La situation économique de l’Europe ne fournit à ce phénomène aucune explication plausible. On aurait bien voulu en rendre responsable le régime des sucres. Mais le produit des sucres ayant, en Novembre, dépassé de plus d’un million les évaluations budgétaires, pendant que l’État voyait l’ensemble de ses recouvrements fléchir encore de 7.678.000 francs, comment soutenir cette théorie ?

Le recouvrement des impôts vient corroborer l’impression qui se dégage des autres statistiques. Jamais la proportion des recouvrements non effectués, par rapport aux douzièmes échus, n’avait été si forte qu’au 1er mai 1901 : il manquait, de ce chef, près de 45 millions dans les coffres de l’État et les frais de poursuite représentaient 1,71 pour 100, au lieu de 1,47 en 1899. Il y a, d’autre part des signes d’appauvrissement relatif ou d’enrichissement insuffisant. Le compte du Trésor, par exemple, qui était de 300 millions au commencement d’août 1898, n’était plus à la même époque en 1901 que de 168 millions. Les dépôts et comptes-courants opérés dans les banques par les particuliers vont sans doute en aug-