Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
la chronique

de 148 millions 1/2 par rapport aux recouvrements correspondants de l’année précédente. De pareils chiffres sont tout à fait anormaux. On dit bien que les lendemains d’Expositions Universelles réservent toujours des surprises de ce genre. Mais comme, cette fois, les surplus produits par l’Exposition ont été très modestes, il n’y avait pas grande imprudence à escompter, comme l’avait fait le Ministre des Finances en établissant son projet de budget pour 1902, une absence de moins-values, sinon quelques plus-values. Ce budget voulait être très raisonnable, et le Ministre paraissait sûr de son équilibre. Il est manifeste qu’il ne s’attendait point à voir se creuser sous ses pas le gouffre actuel. Ni l’Exposition ne lui paraissait susceptible d’entraîner une telle conséquence, ni la « crise » dont on parle à vrai dire depuis longtemps, mais qui n’est encore que sur l’horizon, si l’on en juge par les excédents de commerce extérieur en Allemagne et en Angleterre. Pourquoi ce commerce se serait-il accru de 300 millions dans le premier de ces deux pays, de près de 1 milliard 1/2 dans le second, alors qu’il diminuait de 200 millions en France ; et cela, entre 1899 et 1900, c’est-à-dire alors que l’Angleterre soutenait au loin une guerre