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la chronique

par Nicolas II et certes, il semblait que le pont, dont il avait solennellement posé la première pierre, fut destiné à voir passer les nombreux cortèges de nos hôtes souverains. Précisément l’heure qui sonnait au cadran de l’horloge politique était des plus favorables à leurs visites ; tous pouvaient venir. Le Président Félix Faure n’avait eu garde de quitter Peterhof sans obtenir du Tzar la quasi promesse de sa présence à Paris en 1900 ; la Reine Régente et le Roi d’Espagne devaient avoir à cœur de remercier la France de ses sympathies pendant la guerre de Cuba et de ses bons offices pour la conclusion de la paix ; les événements du Transvaal eussent accru, s’il est possible, la popularité dont la jeune Reine Wilhelmine était assurée d’avance. Il n’était pas jusqu’aux souverains de la Triple alliance qui ne se trouvassent jouir, à cet égard, d’une liberté toute nouvelle ; un rapprochement marqué entre la France et l’Italie, ouvrait au Roi Humbert la route de Paris où il n’aurait pas couru autant de dangers qu’à Monza et François Joseph pouvait compter, depuis le drame de Genève, sur une recrudescence du respect qu’inspirent ses infortunes et la noblesse de son caractère. Enfin si le succès énorme de la sec-