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ne l’a pas recueilli depuis l’année 1867 pleine, pour elle, de brillants et douloureux souvenirs. 1878 fut une œuvre d’une singulière audace que l’Europe admira sans pouvoir beaucoup s’y associer ; l’ombre portée des calamités nationales ne s’était pas encore dissipée et le pouvoir naissant chancelait sur sa base[1]. En 1889, la République consolidée, riche et puissante commençait d’exercer autour d’elle une influence considérable, mais l’anniversaire qu’elle célébrait embarrassait les monarchies ; elles prêtèrent officieusement un concours sympathique et s’abstinrent officiellement. De loin, rien ne faisait augurer qu’il pût y avoir en 1900, une sourdine à l’enthousiasme international. Convoquée dans une pensée de paix et d’allégresse à l’aurore d’un siècle nouveau, destinée à résumer le labeur universel du siècle écoulé, préparée de longue date par l’amicale collaboration du commissariat général et des commissaires étrangers, l’exposition de la République Française avait été en quelque sorte tenue sur les fonts baptismaux

  1. L’Exposition de 1878 fut ouverte néanmoins par le Maréchal Président de la République, en présence du Prince de Galles, du Prince Royal de Danemarck, du duc d’Aoste, du Prince d’Orange et du roi Don François d’Assise.