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nifestée aussi bruyamment que celle des autres nations n’en a pas moins été des plus actives, ces dernières années et il suffit de le constater pour juger de l’importance qu’il y avait pour elle à jouer un rôle éminent dans la présente querelle. L’injure faite à l’Allemagne par le meurtre de son ministre était sans doute plus personnelle. Mais après les stipulations solennelles du décret de 1899 la France avait le droit de se tenir pour directement offensée par les massacres de missionnaires. D’autre part, lors des incidents de 1898, elle s’était montrée la plus désintéressée, ne réclamant de cession de territoire qu’après que l’exemple de l’Allemagne, de la Russie et de l’Angleterre l’y avait en quelque sorte forcée et se contentant d’une baie voisine du Tonkin et de déclarations d’inaliénabilité, aussi conformes à l’intérêt chinois qu’au sien propre. De sorte que placer les alliés sous le commandement d’un général Français équivalait à donner à l’expédition son véritable caractère de justes représailles pour les mauvais traitements infligés aux Européens et non d’agression violente contre la Chine et de menace pour son intégrité. Ces raisons parurent insuffisantes au conseil des Ministres Français ; craignirent-ils d’être en-