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paroles qu’il a prononcées à Jérusalem ont apporté à leurs efforts une sorte de consécration officielle.

Ce n’est pas parce que notre protectorat est menacé qu’il convient d’apporter moins de zèle à en bénéficier : aussi, bien que peu disposé à un tel rôle par ses opinions politiques et religieuses, notre ministre actuel à Pékin, M. Pichon, a-t-il travaillé avec autant d’ardeur que d’intelligence à confirmer et, si possible, à augmenter les prérogatives nationales. Il y est parvenu et le très important décret Impérial du 15 Mars 1899 a non seulement reconnu l’église catholique comme une sorte d’église d’État, puisque les prêtres ont reçu rang de mandarins et les évêques rang de gouverneurs ou vice-rois, mais il a stipulé que dans toute l’étendue de l’empire, les ecclésiastiques, s’ils ne peuvent s’entendre avec les fonctionnaires locaux doivent « demander l’intervention du ministre ou des consuls de la puissance à laquelle le pape a confié le protectorat religieux ». Il est impossible de prévoir ce que les récents événements laisseront debout de ce remarquable monument ; mais il n’en constitue pas moins un titre précieux pour la France.

Sa politique, on le voit, pour ne s’être pas ma-