lui. Ses collègues forment autour de lui un cercle qu’on ne peut entamer et leur union parait d’autant plus forte qu’entre eux les divergences de vues individuelles étaient auparavant plus accentuées : c’est paradoxal, mais frappant.
D’autre part, si l’on répudie la politique préconisée par le cabinet Waldeck-Rousseau, vers quel point de l’horizon se tournera-t-on ? M. Léon Bourgeois passe pour le représentant le plus éminent du parti radical mais il fuit le pouvoir. On dit que les sympathies unanimes qu’il a su conquérir comme délégué de la République à la conférence de La Haye, ont orienté ses préférences vers la diplomatie. Il a d’ailleurs développé dans une circonstance récente, un programme de politique intérieure qui ne diffère pas sensiblement de celui de M. Waldeck-Rousseau. M. Méline et M. Ribot sont les chefs les plus incontestés du parti républicain modéré, mais trouveraient-ils dans le parlement actuel les éléments d’une majorité stable ? Et puis, leur programme n’est pas vivant ; c’est un programme négatif, basé sur la nécessité de certaines résistances ; ils n’ont pas su trouver jusqu’ici la formule d’action utile pour assurer la force et la durée d’un parti politique.