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moins demeurée interdite en face de cette énigme, se demandant si le cabinet Waldeck-Rousseau après avoir suscité le procès de la Haute-Cour, l’affaire des Assomptionnistes, les incidents de l’État-Major, allait juger utile de s’obstiner dans cette politique nerveuse et agitée.

C’est à quoi le Président du Conseil a répondu par un retentissant discours, prononcé à Toulouse le 28 octobre 1900. Ce discours, dont beaucoup de journaux français ont reproduit le texte intégral, n’a pas été, de la part de la presse étrangère, l’objet d’une suffisante attention, ce qui s’explique par le fait que la politique extérieure n’y était même pas effleurée. On peut le résumer en disant qu’il contenait : une adhésion tacite aux doctrines socialistes exposées à Lens peu auparavant par M. Millerand, une virulente déclaration de guerre aux congrégations religieuses et une ferme promesse de gouverner d’après la méthode jacobine. Quelles que fussent les complaisances actuelles de M. Waldeck-Rousseau pour les socialistes, on ne s’attendait pas à ce qu’elles allassent aussi loin. C’est lui, en effet, qui, il y a peu d’années, dénonçait le socialisme comme « une très grosse illusion et un très grand enfantillage » et comme le triom-