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reprises, que le gouvernement s’opposerait à la reprise de l’affaire, mais il l’a fait mollement, sans conviction, comme quelqu’un qui sait qu’on lui forcera la main et qui, d’avance, s’y résigne. Il n’a pas répété le mot si bref et si résolu du général de Galliffet, disant à l’armée : « l’incident est clos ». Avec lui on n’a pas eu une impression aussi certaine que l’incident fut réellement clos !

Et même, depuis le fameux banquet du 22 septembre, une autre indication s’est posée qui ne laisse pas d’être quelque peu troublante. Pourquoi, dans son discours d’une si grande élévation d’ailleurs et d’une si belle sincérité, le Président de la République a-t-il glissé cette phrase : « Il est possible qu’elle (la République) modifie quelques-unes de ses institutions et pourvu que ce soit par les voies pacifiques et légales, nous acceptons volontiers l’éventualité de certains changements ». C’était la seule obscurité d’une manifestation oratoire parfaitement franche et on dirait que cette obscurité était voulue ; devait-on y voir l’annonce d’un projet de révision constitutionnelle conçu par ses ministres et endossé par avance par le chef de l’État ? La chose serait bien extraordinaire et peu conforme aux précédents ; l’opinion n’en est pas