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l’armée, fut-ce contre le ministre lui-même et de panser les blessures faites à son amour-propre ; il fit preuve tout ensemble de conciliation et de fermeté : on lui en sut gré aussitôt. Quant au Président, la revue navale des escadres de l’Océan et de la Méditerranée réunies provisoirement à Cherbourg, sous le commandement de l’amiral Gervais (juillet 1900), lui fournit l’occasion de parler publiquement, au nom de la France, à la marine et à l’armée. Il le fit en termes si heureux que l’écho s’en prolongea à travers le pays. Mais M. Émile Loubet ne s’en tint pas là. Au milieu de l’été, il se rendit à Marseille afin de saluer avant leur départ, pour la Chine, les troupes du corps expéditionnaire, et là, avec une précision et une vigueur peu communes, il accentua ses précédentes déclarations : « Je suis venu, dit-il, pour dissiper cette équivoque criminelle que l’esprit de parti essaie de faire naître et qu’il voudrait perpétuer, en cherchant à creuser un fossé entre l’armée et la nation. Tentative monstrueuse qui échouera, qui a déjà échoué, j’en ai la certitude..… Nation et Armée ne font qu’un. » L’enthousiasme des assistants souligna l’opportunité de ces paroles.