d’amende. Les perquisitions et les débats avaient pourtant établi que la congrégation possédait des ressources considérables. Ce jugement fit peu d’impression sur le public : qu’on l’estimât opportun ou non, il ne pouvait être interprété comme une déclaration de guerre à la religion. Certaines paroles provocantes, prononcées au cours du procès, l’attitude légèrement incorrecte du Procureur de la République Bulot, la démarche singulièrement maladroite de S. E. le Cardinal Archevêque de Paris, portant aux condamnés des consolations qui ressemblaient par trop à une protestation contre les décisions de la justice, tout cela n’accrut pas sensiblement le retentissement de l’affaire. Par contre, les modérés s’émurent en voyant le gouvernement déposer devant la Chambre des députés, deux projets de lois qui semblaient inspirés par un anti-cléricalisme militant. L’un réglementait la liberté d’association, l’autre restreignait la liberté de l’enseignement. Le premier déclarait nulle et de nul effet toute société « impliquant renonciation aux droits qui ne sont pas dans le commerce ». Cette rédaction hypocrite visait les congrégations religieuses auxquelles on se lie par des vœux perpétuels, en aliénant sa liberté
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