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Dupuy, Déroulède avait bénéficié de l’indulgence du jury ; la justice la plus rudimentaire exigeait dès lors qu’il ne fut plus inquiété à nouveau pour le même fait. Les sénateurs jugèrent toutefois qu’en dehors de cet incident, la vie politique de Paul Déroulède n’était qu’une conspiration ininterrompue contre la sûreté de l’État ; ils le condamnèrent donc au bannissement, lui donnant comme compagnons d’infortune son fidèle ami Marcel Habert et André Buffet, le champion et l’agent le plus actif du parti orléaniste[1]. L’attitude de M. Buffet, au cours des débats, contribua sans aucun doute à aggraver son cas dans l’esprit de ses juges. Jules Guérin fut condamné à la réclusion ; une cinquième condamnation atteignit un contumace, M. de Lur-Saluces. Tous les autres furent acquittés. Ainsi se termina, non sans soulagement pour les membres de la Haute Cour, un procès qui, s’il rassurait pleinement l’opinion sur la faiblesse des partis anticonstitutionnels, lui inspirait quelque inquiétude sur la scrupuleuse franchise des procédés gouvernementaux. De plus,

  1. Marcel Habert, ne s’étant constitué prisonnier qu’après la condamnation de Déroulède, son cas fut examiné à part et fit l’objet d’un second jugement.