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pas de se montrer impartial chaque fois que son jugement s’exerce sur un objet d’importance[1]. Les travaux d’ensemble méritent une confiance qu’on ne saurait accorder aux mémoires. Qu’ils soient d’origine douteuse, comme ceux de Barras, ou de sincérité improbable, comme ceux de Talleyrand, qu’ils constituent des plaidoyers pro domo sud comme ceux de Guizot ou de Villèle, qu’ils contiennent des récriminations passionnées ou de vaniteuses dissertations, comme ceux du Baron de Vitrolles ou de Louis Blanc, les mémoires des hommes de cette époque sous quelques formes qu’ils se présentent, sont entachés d’exagérations inévitables ; ceux du chancelier Pasquier et de quelques autres font exception sans doute mais, en règle générale, aucun des spectateurs, et à plus forte raison des acteurs de ces temps troublés, n’a pu apporter à son appréciation des choses contemporaines, cette équité qu’inspirent la régularité de la

  1. L’histoire de la Troisième République a été contée en détail par A. Zevort, Recteur de l’Université de Caen, en abrégé par Pierre de Coubertin. (L’Évolution Française sous la Troisième République). Voir du même auteur « France since 1814 » qui n’a paru qu’en anglais, à Londres et à New-York.