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la chronique

n’être pas encore suffisamment appréciées et utilisées par la mère-patrie, n’en ont pas moins une ampleur magnifique ; cet empire s’est créé avec une rapidité si grande que la France se trouvait, hier encore, être de tous les pays du monde, celui qui avait, depuis trente ans, réalisé l’accroissement de territoire le plus considérable ; la guerre Sud-Africaine a modifié la situation à cet égard et donné le premier rang à l’Angleterre. Le cinquième et dernier fait demeure plus probant encore que tous les autres. La stabilité gouvernementale, vainement cherchée jusqu’alors, s’est enfin établie. Sans qu’aucune émeute sérieuse se soit produite, sans qu’aucune barricade se soit soulevée, la République a su gouverner, pendant plus d’un quart de siècle, au milieu de difficultés nombreuses et dans des conditions souvent délicates. La transmission des pouvoirs, qui excitait naguère tant d’alarmes parce qu’on y voyait une épreuve à laquelle les autres régimes couraient risque de succomber, s’est opérée à maintes reprises dans le calme le plus complet. Un président, arrivé au terme de son mandat, se l’est vu renouveler ; un autre achevait de remplir le sien, lorsque le poignard d’un fanatique trancha le fil de ses jours.