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la chronique

tenaient fort par ce qu’il était, à leurs yeux, le palladium de la petite propriété. Le Chef de l’État fut déclaré irresponsable et son élection confiée aux membres du parlement ; l’hérédité était certainement de toutes les institutions antérieures celle qui avait perdu le plus de sympathies ; on avait vu l’œuvre de Louis XVIII compromise par le successeur qu’imposait le droit royal, et les préoccupations dynastiques, qui déjà avaient lourdement pesé sur la politique de Louis-Philippe, étaient soupçonnées d’avoir déchaîné la guerre de 1870. Quant à l’élection directe d’un chef responsable, la récente expérience en avait démontré le danger ; on savait aussi ce que vaut le plébiscite qui, à la différence du referendum, met les votants dans l’alternative de tout approuver ou de tout rejeter à la fois et de distribuer un éloge ou un blâme également excessifs. Le gouvernement, proprement dit, fut confié à des ministres responsables devant un parlement composé de deux chambres élues, l’une directement, et l’autre à deux degrés. Sans témoigner d’un enthousiasme irréfléchi pour le parlementarisme, l’opinion s’était souvenue qu’entre 1789 et 1870, l’organisation des pouvoirs publics avait changé dix fois du tout au tout, mais que, sur ces