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s’était usée en quatre mois ; la « Force » prenait sa succession ; le second Empire commençait pour ne se terminer qu’au soir tragique de Sedan.

Le 4 Septembre et la Troisième République.

Les Français, amenés par les circonstances à faire un appel successif à leurs trois légendes, en ont de la sorte éprouvé, entre 1814 et 1870, le néant et l’impuissance. En vain, depuis cette époque, leur a-t-on suggéré d’y recourir de nouveau ; ils ont résisté de 1872 à 1878 aux efforts des monarchistes ; ils ont repoussé, en 1889, le bonapartisme rajeuni qu’incarnait le général Boulanger ; ils sont maintenant aux prises avec les idéologues et déjà certains indices permettent d’augurer que ceux-ci en seront pour leurs frais. C’est que les temps ont changé et que la troisième République ne ressemble pas plus aux régimes qui la précédaient que le Quatre Septembre ne rappelle les révolutions antérieures. Ce jour-là, en effet, rien ne fut renversé mais un état de choses cessa. L’Empire, s’étant suicidé, disparut sans presque laisser de traces et c’est à peine si, à Paris, l’indignation publique eut l’occasion de se manifester ; singulière révolution