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FÉGAMP

Le 29 Juillet 1900, la ville de Fécamp était en fête pour l’inauguration des nouveaux bâtiments de la Bénédictine et du monument élevé à la mémoire de M. Le Grand, le fondateur de cette entreprise désormais illustre. Ce qui faisait l’extrême originalité de cette cérémonie, c’est qu’elle réalisait l’alliance parfaite de l’Art et de l’Industrie. La Bénédictine, en efïet, n’est pas seulement une usine d’une étourdissante prospérité, c’est un musée admirable qui attire chaque année, ô Fécamp, des milliers de visiteurs.

Celui, dont on consacrait ce jour-là la mémoire, A. Le Grand aîné, naquit à Fécamp en 1830. A vingt ans, il se trouvait à la tête d’un commerce de vins et spiritueux et déjà son imagination ardente et son puissant instinct d’initiative le portaient ù chercher le secret de quelque grande entreprise qui put enrichir et glorifier à la fois sa famille et sa ville natale. En 1862, devenu propriétaire d’un livre de recettes médicales d«s moines Bénédictins de cette antique abbaye de Fécamp détruite par la Révolution, il e mit à y chercher la recelte d’un elixir auquel il rêvait de procurer une renommée universelle. Un an plus tard, il avait découvert la « Bénédictine » et en commençait la fabrication. Les débuts furent laborieux ; il engagea toute sa fortune dans l’alïaire, dut lutter contre des contrefaçons, se trouva compromis par la faillite de ses banquiers ; enfin n’écoutant que son patriotisme, il abandonna son industrie en 1870 pour courir au secours de la France ; puis, de nouveau, en 1871, la nouvelle des événements dont Paris était le théâtre, l’arracha à ses travaux ; on sait que ce îut lui qui, à la tôte d’une compagnie de sapeurs-pompiers