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bains de mer. De Dieppe à Brest, en effet, la côte n’est qu’une suite ininterrompue de stations balnéaires, depuis les plages mondaines de Dieppe, Trouville, Cabourg, Saint-Malo et Dinard, jusqu’aux « petits trous pas ciiers » si pittoresques de la Bretagne. On peut même dire que grâce aux facilités chaque jour plus grandes qu’elle donne aux voyageurs par l’amélioration de ses horaires, de la vitesse de ses trains, du confortable de ses voitures et surtout par les réductions de prix qu’elle consent, la Compagnie de l’Ouest a mis la Bretagne h la portée de la population parisienne qui peut y aller chercher le bon air marin et la santé à des prix abordables pour toutes les bourses.

Au point de vue du trafic international, la Compagnie de l’Ouest a créé un service direct entre F’aris et Londres par Dieppe et Newhaven, au moyen d’une Hotte rapide et confortable. Deux fols pur jour, le matin à 10 heures et le soir à 9 heures, 2 trains rapides parlent de Paris et de Londres et, après un trajet pittoresque ô travers la Normandie, amènent les voyageurs à Paris ou à Londres en 9 heures ; 176.000 voyageurs ont traversé par cette voie en 1890. Enfin la Compagnie de l’Ouest dessert une partie du fratic avec l’Amérique par les ports du Havre et de Saint-Nazaire. De Paris des trains directs amènent les voyageurs à destination de New-York au pied même de l’échelle des paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique et les y prennent pour Paris, à leur arrivée de New-York.

Une des caractéristiques du réseau de l’Ouest, c’est le transport des voyageurs. Le mouvement total sur ses lignes s’est élevé comme il a été dit ci-dessus, en 189^, à 96.229.530 voyageurs, dont 62.125.254 sur la banlieue. Pendant l’Exposition Universelle, ces chiffres se sont encore accrus et l’Ouest a eu à faire face à un transport de foules comme il ne s’en était pas encore produit. Ainsi, sur la seule gare du Champ-de-Mars qui desservait l’Exposition, le mouvement des voyageurs a été, pendant la durée de l’Exposition seulement, de 10.256.000, et il s’est élevé dans une seule journée juscju’à 172.883, le tout sans préjudice du service ordinaire de la banlieue, déjà très important. Le réseau de l’Ouest est le seul, en France, qui ait ù assurer — et il le fait avec le plus grand succès — un aussi formidable mouvement de voyageurs.