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la chronique

d’un changement radical. Sans doute, en France, les commotions politiques ne se propagèrent pas toujours aussi profondément qu’on eût pu s’y attendre ; le travail interrompu fut vite repris, les dégâts bientôt réparés ; il n’en est pas moins vrai qu’une forme de gouvernement ne saurait se substituer à un autre, fut-ce le plus pacifiquement du monde sans qu’il en résulte un certain désordre, des pertes de temps et d’argent. Dès lors, puisque le peuple Français ne souhaita ni les Cent-Jours, ni 1830, ni 1848, pourquoi ces révolutions se produisirent-elles et, comment ne sût-il pas les empêcher ?

Il ne les désira pas, mais il ne les regretta pas non plus. Les institutions qui disparurent de la sorte ne s’étaient pas assez consolidées ; non seulement le Temps avait fait défaut, mais surtout la légende qui les supportait avait trouvé devant elle, pour la combattre, une coalition des deux autres légendes. Seule, la légende monarchique aurait pu résister. En 1814, le contentement fut général. Avec Louis XVIII rentrait assez de prestige pour pallier — sauf dans le cœur des officiers subalternes nécessairement sacrifiés — l’humiliation de la défaite. Le Roi, en outre, ramenait avec la paix, la