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la chronique

Brésil et la République Française au sujet de la frontière de la Guyane. Cette contestation ne date pas d’hier : elle remonte au XVIIe siècle. Dès 1688, Louis XIV réclama la rive gauche de l’Amazone comme limite méridionale de la colonie de Cayenne. Le gouvernement portugais prétendait, au contraire, que ses possessions du Brésil s’étendaient jusqu’à la rivière qu’on nomme aujourd’hui l’Oyapoc. En 1697, les Français s’étant emparés de Macapa, situé sur la rive gauche de l’Amazone, un traité intervint trois ans plus tard, qui neutralisa le territoire contesté. Ce traité ayant été rompu par l’entrée du Portugal dans la ligue formée contre la France, le traité d’Utrecht (1713) stipula que Louis XIV renonçait à ses droits et à ses prétentions sur les terres situées entre l’Amazone et la rivière Japoc ou Vincent-Pinson. C’est autour du nom de ce cours d’eau que le débat s’est éternisé. Le terme indien Japoc pouvant s’appliquer à toutes les rivières, la France ne cessa de prétendre que le Japoc du traité d’Utrecht n’était autre que l’Aragouary, alors que le Brésil voulait y voir l’Oyapock actuel. Quand le Brésil fut devenu indépendant, il offrit une transaction : la frontière serait formée par la