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la chronique

les débats. C’est là un symptôme nouveau. Il est probable cependant que le Féminisme Français devra, pour réussir, atténuer un peu ses prétentions. Les Français par hérédité, par tempérament, par goût sont rebelles à l’idée de l’égalité apparente des deux sexes. Ils accepteront le principe de l’égalité réelle pour autant qu’elle ne s’affichera pas trop bruyamment au dehors et que, dans la forme, elle ne choquera pas leurs traditions invétérées. Le mouvement pourra alors être fort utile au pays en provoquant la révision d’une législation surannée, en ce qui concerne la femme. Celle-ci est soumise par les lois Napoléoniennes, demeurées en usage jusqu’à nos jours, à une tutelle qui, en matière de commerce, d’administration de la fortune privée et de régie des biens de l’enfant mineur, est absolument déraisonnable ; certaines carrières lui sont fermées dans lesquelles elle s’emploierait volontiers ; enfin l’article du Code Civil qui interdit la recherche de la paternité commence à être l’objet d’une réprobation justement méritée Si les féministes bornent là leurs efforts, ils sont, désormais, presque certains de réussir, mais s’ils veulent atteindre au-delà et rendre la femme électeur et éligible, ils se heur-