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indirectement la stérilité aux générations suivantes — a fait en France de grands progrès. Les sociétés dites de tempérance n’existent qu’en de trop rares localités et leur propagande est timide. Le premier des remèdes serait de diminuer, dans une large proportion, le nombre des marchands de vins et d’alcool, mais cette réforme demande quelque abnégation de la part des députés, car en tous pays le rôle électoral du marchand de vins est considérable et il peut se venger ou du moins tenter de se venger du député hostile à sa profession, en luttant contre lui aux élections prochaines. C’est ce qui explique que cette mesure si salutaire et si indispensable n’ait pas encore été prise.

Une chose consolante et digne d’attention, c’est que la criminalité loin de s’accroître proportionnellement à l’alcoolisme, ce qui est le cas ordinaire, diminue lentement mais sûrement. Depuis 1893, la courbe s’abaisse d’un mouvement continu, sans avoir encore atteint, cependant, le niveau qu’il faudrait. Le nombre des crimes contre les personnes a passé de 1549 en 1893, à 1213. Il est vrai que les atteintes au droit de propriété ont grandi parallèlement depuis deux ans. De 1224 en 1895, elles se sont élevées à 1977 en 1896 et à 2087 en