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la chronique

tour les premiers, par la durée, par l’initiative et par la puissance, d’avoir précédé l’Europe, de l’avoir éclairée et de l’avoir dominée.

Un peuple qui possède un tel passé peut-il être embarrassé quand il s’agit de réunir les éléments d’un établissement définitif ? Sa seule hésitation doit provenir de l’amas de ses richesses. Lorsqu’en 1814, la grande épopée eût pris fin, n’était-il pas logique que la vieille Monarchie fut restaurée ? Lorsqu’en 1848 la Monarchie, déjà affaiblie en 1830, eût disparu, n’était-il pas naturel que la République séduisit à nouveau les esprits et lorsque la République eût prouvé son impuissance, tout concourut à ramener l’Empire. En tous ces changements, pourtant, quels furent le rôle et la responsabilité de la nation ?

La Nation.

Les mémoires qui se publient, les archives qui se vident ont commencé de faire la lumière sur cette grave question, et de dissiper les mirages trompeurs qu’entretenait l’intérêt des partis. L’historien, libre de préjugés, se rend compte aujourd’hui que la Restauration ne fut point imposée