Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.
213
de france

des fondations de ce genre ; elles sont presque fatalement condamnées à être écrasées entre la double et formidable puissance de l’enseignement de l’État et de l’enseignement congréganiste.

L’année 1900 a vu disparaître, dans le Père Didon, de l’ordre des Dominicains, une belle figure d’éducateur. Devenu Prieur du Collège d’Arcueil, le Père Didon y avait établi un régime beaucoup plus sain que celui des autres établissements d’éducation français. Les exercices physiques et un usage prudent de la liberté y étaient organisés de façon à ne pas nuire aux études ; mais l’inconvénient de cette grande œuvre était d’avoir pour pierre angulaire, la forte personnalité d’un homme, lequel, en disparaissant subitement, l’a sans doute irrémédiablement ébranlée. Les progrès de l’externat étant constants en France, les autorités pédagogiques verront bientôt leur rôle réduit à l’enseignement ; la famille les déchargera, en grande partie, de ce qui concerne l’éducation. Ce sera à elle de pourvoir à cette formation du caractère, à cet entraînement viril qui s’accomplissent aujourd’hui d’une manière si insuffisante. Y parviendra-t-elle ? On aurait le droit d’en douter si l’opinion ne marquait, à cet égard, de tardifs mais heureux