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assez belle pour les décider à accepter de pareils postes et à s’y transporter avec leurs familles. Les Anglais ont toujours agi de la sorte et s’en sont trouvés bien.

Le fait le plus important de l’année coloniale a été la constitution d’une armée spéciale destinée à défendre nos colonies. Il est permis de citer le proverbe « mieux vaut tard que jamais », car cette création si nécessaire s’est fait attendre au-delà de toutes les bornes permises. Et ce n’est pas tout d’en avoir décidé le principe et prévu l’organisation ; il faut encore en assurer le bon fonctionnement. Dans un an au plus tôt, l’on pourra apprécier ce qui se sera fait à cet égard. L’armée coloniale donnera à la France, selon le mot heureux d’un député, « l’arme de sa politique », c’est-à-dire le moyen de mobiliser hors d’Europe aussi bien qu’en Europe et d’appuyer, au besoin, une négociation diplomatique par une démonstration effective. Mais nos colonies n’ont pas seulement besoin d’être défendues ; elles ont surtout besoin d’être enrichies. Leur commerce est tout à fait insuffisant. En 1898, elles ont envoyé dans la métropole pour 443 millions de marchandises ; en 1899, le total est monté à 502. Les