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la chronique

pour sa compétence financière, M. Raphaël-Georges Lévy, le budget n’est plus qu’un compte de prévision hâtivement dressé, voté péniblement et avec un retard monstrueux. Nos ministres, et à leur suite les commissions du budget, semblent avoir renoncé à faire de cet acte si important ce qu’il devrait être, c’est-à-dire un effort constant vers l’amélioration générale de la machine administrative, vers l’application des principes d’une politique et d’une économie politique élevées, vers un état plus sain et plus fort, en un mot la voie ouverte aux réformes de toute nature ». Et plus loin, traçant le portrait du « ministre idéal », l’auteur ajoutait : « La tâche d’un ministre des finances est économique avant d’être financière ; il doit avoir présentes à l’esprit, les principales branches de l’activité du pays, connaître celles qui sont susceptibles du plus grand développement, s’efforcer de les encourager, de faciliter leur travail en diminuant ou en supprimant les entraves qui s’opposent à la libre expansion des forces… Mais une pareille œuvre ne saurait être menée à bonne fin que par un homme qui reste au pouvoir pendant de longues années ».

Ainsi l’instabilité ministérielle vient ajouter aux