dramatique puisse, d’ici à longtemps, rivaliser avec le nôtre, au point de vue de la richesse et de l’activité, sinon au point de vue de la pure beauté.
Cette richesse et cette activité ne sont point favorables à la prospérité de la Comédie-Française. Ses admirateurs passionnés, pour qui tout ce qui a trait à la maison de Molière confine au fétichisme, se lamentent de sa décadence et souhaitent qu’elle renaisse tout entière, et non dans sa forme matérielle seulement, à la suite du terrible incendie qui, cette année, a ravagé ses murailles. On lui reproche volontiers d’avoir un répertoire faible, une troupe médiocre, un administrateur qui pense souvent à autre chose ; on pourrait ajouter que le public lui-même a dégénéré. Quelle que soit pourtant la part de vérité contenue dans ces reproches, il est un fait qui les domine et contre lequel on ne peut rien : c’est la disparition du répertoire incontesté que signaient les Augier, les Dumas, les Scribe, les Feuillet, les Labiche ; Meilhac et Pailleron ont été les derniers représentants de cette pléiade et déjà leur privilège n’était plus intact ; il n’y a plus rien d’incontesté. La pièce du jour dans ces conditions, n’est pas, en