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la chronique

Le Roman.

On sentait bien que sur ce point, le niveau allait s’abaissant. Mais l’apparition, inopinée et simultanée, sur le marché littéraire de Paris, de trois chefs d’œuvre venus de Russie, de Pologne et d’Italie, a permis de mesurer la grandeur de la chute accomplie. D’autant que Tolstoï, Sienkievicz et d’Annunzio se trouvent d’avoir excellé chacun dans un genre différent. Résurrection est un roman social, un roman à thèse, Quo Vadis un roman historique et Le Feu un roman de passion. Nos auteurs français, précisément, s’essayent à ces trois genres. Zola s’est créé, avec le premier, une légitime réputation ; Barrès l’a suivi, puis Vogüé, puis, cette année, Marcel Prévost. Paul Adam a demandé à l’histoire le sujet de La Force ; d’Esparbès en a fait autant pour Le Roi ; Jules Lemaître, constatant cette rentrée de l’histoire dans le roman, déclare qu’elle est occasionnée par la relâche bien gagnée du réalisme. « Il va se reposer, dit-il, jusqu’à ce qu’il ait découvert « de nouvelles manières d’être vicieux ». Mais de cela, on n’est pas en peine et M. Octave Mirbeau, par exemple, ne cesse d’en