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tative détournée paraît avoir eu du succès. C’était depuis longtemps un des objectifs de la propagande socialiste de pénétrer dans les casernes, et jusqu’ici elle n’en avait guère trouvé le moyen.

La résistance.

Après le soldat et par lui, c’est le paysan qu’elle voudrait conquérir ; mais ici, la résistance sera formidable. Les socialistes s’illusionnent parce que l’agriculture française, très routinière, a volontiers des allures molles et abandonnées. Ils constatent, de plus, les tendances de la jeunesse à quitter le travail des champs pour celui de l’usine, à émigrer vers la ville. Ces symptômes ne diminuent en rien ce fait, que les travaux agricoles occupent en France près des deux tiers de la population ; et cet autre fait que l’instinct de la propriété du sol demeure, parmi ceux-là, aussi puissant qu’autrefois. Si les Syndicats agricoles ont de la peine à s’organiser, c’est précisément la méfiance invétérée du paysan envers l’ingérence d’autrui qui en est cause : il a peur, en s’associant à ses voisins, même pour réaliser un bénéfice, d’aliéner un peu de son indépendance de proprié-