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la chronique

Et dès lors, n’y a-t-il pas un avantage immense pour tout le monde, ouvriers, patrons, public, à régulariser la déclaration de guerre ? » Enfin le ministre annonce qu’il soumettra au Parlement la question de l’arbitrage obligatoire, pour lequel il estime que « les sanctions ne manqueraient pas, très appréciables et très sensibles, pour empêcher que les décisions des arbitres demeurassent stériles » Ce sont des réformes qu’on ne peut établir par décrets, celles-là, et sans doute le Parlement ne les votera pas du premier coup. Mais M. Millerand laisse entrevoir qu’il reviendra à la charge fréquemment. « En attendant, dit-il, j’ai usé des droits du pouvoir exécutif pour préparer, autant qu’il dépendait de moi, les solutions que j’estimais justes et nécessaires ». Et en terminant ce discours mémorable, s’il flétrit à nouveau la violence dont il a toujours été l’adversaire, il proclame sa conviction que « le salariat ne sera pas plus éternel que ne le furent le servage et l’esclavage » et que la propriété sera, un jour, attribuée « sous une forme sociale, à tous les hommes sans exception. » Langage nouveau assurément dans la bouche d’un membre du gouvernement !