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(le renvoi et le chômage) les ouvriers n’ont d’autre garantie que leur union, leur groupement en syndicats pour l’étude et la défense de leurs intérêts professionnels. » Un peu plus tard, dans le discours qu’il prononce à Lens, M. Millerand s’écrie : « En ce qui me concerne, oui, sous toutes les formes et en toute occasion j’ai lancé aux travailleurs le même mot d’ordre : organisez-vous, constituez des syndicats ! Et j’ai employé tous les procédés à ma disposition pour les y inciter». Un de ces procédés consiste, précisément, à réserver aux ouvriers syndiqués l’électorat de ces conseils de travail, créés par le Décret du 17 septembre 1900 et qui seront des assemblées mixtes de patrons et d’ouvriers, réunies, tantôt en sections, tantôt en séances plénières et chargées à la fois d’éclairer le gouvernement, de provoquer son intervention, de surveiller la réglementation des salaires et de la journée de travail dans la région, enfin de fournir des arbitres éventuels..… Les représentants des ouvriers dans ces conseils seront élus par les syndicats seuls ; privilège exorbitant si l’on considère que le nombre des ouvriers syndiqués pour l’industrie française n’est que de 500.000 c’est-à-dire un huitième seulement de la population indus-