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puis le Préfet de Saône-et-Loire, durent intervenir pour sauvegarder l’ordre public. L’arbitrage de M. Waldeck-Rousseau mit fin à une situation qui devenait inextricable, et bien que la sentence donnât tort à la thèse du Syndicat qui se prétendait l’intermédiaire obligatoire entre le patron et les ouvriers, ceux-ci la saluèrent comme un triomphe pour leur cause. Ces événements mirent en relief l’extraordinaire crédulité des travailleurs, et la facilité avec laquelle on peut égarer leur jugement et surprendre leur bonne foi. Mais ils eurent pour résultat d’attirer l’attention sur la faiblesse numérique des Syndicats, et sur l’organisation insuffisante de l’arbitrage.

Parmi les conflits qui surgirent ensuite on peut citer celui de Chalons, où la force armée dut intervenir. Le sang coula. Les socialistes accusèrent les gendarmes d’avoir fait usage de leurs armes sans raison, ce dont ils furent exonérés à la fois par le gouvernement et par le Conseil de guerre. Un député, en une autre circonstance, accusa le ministre du commerce d’avoir fomenté une grève à Saint-Étienne. M. Millerand n’eût pas de peine à montrer que cette accusation ne reposait sur aucun fondement. Enfin éclatèrent, dans l’été