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exécuté parfois de manière bien étrange. Dans le but de les mieux comprendre, des audacieux ont décomposé le mouvement et la couleur ; ils ont négligé de les recomposer ensuite et ils ont voulu que le spectateur se livrât, pour les suivre, aux mêmes opérations. Leur zèle, d’ailleurs, les a souvent égarés ; ils ont poussé à l’extrême la théorie de la « tache», inventé le bizarre procédé du « pointillage », et créé des nuances dont la nature aurait horreur. Mais dans leurs égarements même, ils furent intéressants et féconds. Leur œuvre de pionniers semble achevée ; il faut maintenant utiliser, coloniser leurs découvertes. L’Exposition de 1900 s’est produite à l’heure précise où ce travail commence. Nous ne savons pas comment il sera conduit, ni à quoi il aboutira. Mais en rapprochant dans notre pensée comme elles l’étaient, cet été, au grand palais des Champs-Élysées, les œuvres d’un Ingres et d’un Puvis de Chavannes, d’un Horace Vernet et d’un Detaille, d’un Delacroix et d’un Monet, d’un Troyon et d’une Rosa Bonheur, d’un Gérard et d’un Bonnat, d’un Carpeaux et d’un Saint-Marceaux, nous pouvons constater combien sont considérables et combien variées les richesses que la France vient d’inventorier. Heureux les