Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
de france

moins soucieux de sobriété ; la préoccupation est prépondérante de fuir ce qu’en argot parisien, on nomme le « style dentiste ». Mais la liberté dont on évite d’abuser, on tient plus encore à n’en rien aliéner : tout est permis de ce qui aide à réaliser l’effet cherché ; le lambris ou la tenture voisinent hardiment avec la pierre nue ; le fer forgé s’appuie sur la brique ; la fresque ou la poterie s’emparent d’un angle ou d’une frise. Et ces contacts audacieux se continuent dans le domaine du bibelot : on y voit l’étain encercler le vase de grès et la statuette d’ivoire tenir un flambeau d’argent mat. Et cela se prolonge encore dans la parure de la femme élégante qui, oublieuse un instant de la beauté permanente des pierres précieuses, recherche des bijoux où la nature n’a mis qu’un peu d’or et quelques tranches d’opale, où l’artiste par contre, a mis toute l’aspiration de sa pensée et toute l’habileté de ses doigts. Remarquez-en non seulement les ciselures rares et les raffinements, mais aussi l’origine. Au pied de ces objets, s’inscrivent parfois des noms de gens du monde qui en sont, non les acheteurs, mais les auteurs. Déjà aux derniers Salons, une orfèvrerie d’amateurs s’était révélée à travers des