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la chronique

modifiant ainsi les aspects et les usages ; la table de la salle à manger, celle du salon, la cheminée cessent d’être des centres lumineux ; l’escalier devient autre chose qu’un passage et l’on commence à meubler les corridors et les antichambres comme si l’on souhaitait de pouvoir s’y tenir habituellement. La fantaisie de l’architecte ménage, d’ailleurs, au décorateur des irrégularités et des recoins pittoresques très propres à exercer son imagination.

Cette liberté dont il jouit pour combiner les couleurs, utiliser les matériaux les plus variés et créer des formes inédites, le Nouveau Style ne paraît pas disposé à en abuser, et là encore, on surprend une preuve de force et partant un gage d’avenir. En général, il est sobre et dès qu’il cesse de l’être, il s’égare, devient déplaisant ou retombe dans un pesant pastichage. Qu’il s’agisse de bois incrusté, de cuir, de panneaux d’étoffes, les ornements qu’il combine veulent de grands espaces vides devant eux ; il faut de l’air aux fleurs étranges qui s’y épanouissent. Ses moulures sont discrètes ; ses volutes, rares ; ses rinceaux s’allongent, trop minces souvent et empreints d’une gravité timide, le métal qui les épouse ou les continue n’est pas