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la chronique

Les Objets.

Impossible, alors, de nier son existence. Il est partout ; dans les chaises et dans les fauteuils, dans les tables et dans les bibliothèques, dans les cheminées et dans les escaliers, dans les boiseries et dans les draperies, dans la porcelaine et dans le cristal, dans la lampe et dans le vitrail. On dit parfois qu’une époque est nécessairement inconsciente du style qu’elle est en train de créer et volontiers, comme exemple, on cite le « Louis-Philippe », mais le style Louis-Philippe n’est guère qu’une déformation du style Restauration qui, lui-même, est une sorte d’Empire dégénéré. L’Empire, par contre, comme le Louis XIV, a eu certainement conscience des formes qu’il imposait. La vérité, c’est qu’il y a des périodes pendant lesquelles, pour une cause ou pour une autre, le goût flotte indécis, sans qu’aucun style ne se développe ni ne se crée. Il en a été ainsi entre 1840 et 1880, et c’est en vain que, dans la Rétrospective de l’ameublement, on a tenté de reproduire un « salon Napoléon III », à la suite d’une « chambre à coucher Louis-Philippe ».