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XI

qu’aux établissements scientifiques les plus renommés de l’Europe centrale ou des États-Unis ; puisse-t-elle s’y faire de nombreux amis.

Mais que ce ne soit jamais au détriment de la vérité ! On verra dès les premiers chapitres de ce premier volume, que la Chronique de France est rédigée par des indépendants. L’indépendance à laquelle ils prétendent et dont ils se réclament, est double : elle répudie à la fois les injustices que suggère à l’intérieur, l’esprit de parti et les tendances agressives qu’inspire à l’extérieur, l’esprit nationaliste. Il devient malaisé d’apprécier équitablement les hommes et les choses dès que l’on croit à la supériorité absolue de son pays et de son parti, dès que l’on applique à ses adversaires politiques, comme aux peuples étrangers, une jauge différente de celle dont on fait usage envers ceux qui partagent vos opinions ou votre nationalité : ce sont là, malheureusement, des préjugés habituels et s’il est nécessaire, il est également difficile de s’en libérer. Nous l’avons cherché ; nous n’osons prétendre y avoir réussi du premier coup. Nous le souhaitons dans l’intérêt même de la France, car il n’est pas de pays auquel ces préjugés aient causé plus de dommage, aient fait plus de tort dans l’opinion universelle. Prompts à se dénigrer entre eux dès qu’une divergence de vues