Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
la chronique

travailler avec courage et persévérance. La France de 1900 a-t-elle su le faire ? L’avenir le dira, mais ayant eu tout le temps de s’y préparer à la suite de la plus longue période de paix qu’elle ait connue depuis des siècles, elle serait sans doute jugée impardonnable de n’en avoir pas profité.

Le premier des bénéfices moraux, c’est le prestige acquis. La capitale d’un grand pays ne se montre pas à d’innombrables étrangers sous la resplendissante parure d’une Exposition universelle sans que ce pays tout entier n’en soit haussé dans l’estime générale ; et si, à cette estime peut se mêler quelque jalousie, la meilleure chance d’y obvier, c’est que les autres pays participent brillamment au succès de l’entreprise. 1900, à cet égard, aura dépassé toute attente. Jamais la participation étrangère n’avait été aussi complète ; jamais on n’avait vu une Exposition aussi foncièrement internationale ; il est donc permis d’espérer qu’aucun mauvais sentiment ne se mêlera à l’estime et à la sympathie témoignées à la France en cette occasion. Mais la France elle-même courrait un risque si l’expérience du passé devait être perdue pour elle. Dans la présomption dont elle fit preuve en 1870, la confiance en soi développée