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la chronique

tant de provoquer, par ses exigences, des faillites et de faire des mécontents ; enfin, ne jamais franchir les limites du bon goût et ne pas permettre que le nombre des concessions accordées transforme l’Exposition en une foire. De ces différents points de vue, le premier paraît avoir prédominé d’une façon fâcheuse en 1900. L’administration de 1889 avait, semble-t-il, réalisé à cet égard un délicat problème d’équilibre : à Chicago, une méfiance un peu exagérée refoula les « amusements » dans une vaste avenue dénommée Midway Plaisance, et pour laquelle l’esprit yankee trouva aussitôt des sobriquets mieux justifiés. Si cet emplacement n’eut été situé à l’écart et fort délaissé des organisateurs, l’idée en soi n’aurait pas paru mauvaise et l’on applaudit lorsque le commissariat général de 1900 la reprit à son compte et créa, dans le Cours la Reine, la « Rue de Paris ». Mais cette voie d’un nouveau genre fut très insuffisante à contenir les innombrables concessionnaires admis aux honneurs de l’Exposition ; comme une nuée de sauterelles, ils débordèrent dans toute l’enceinte ; il s’en logea partout ; l’aspect foire prit le dessus en maints endroits. D’autre part, la confiance avait été exaltée par un optimisme savamment