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VIII

menu fait, d’apparence insignifiante, est destiné à se prolonger en conséquences profondes. Un annuaire n’a pas à tenir compte de ces contrastes ; mais la Chronique précisément, vise à n’être pas un annuaire. Elle ne s’adresse qu’accessoirement aux Français ; sa principale ambition est d’éclairer les étrangers. Pour juger de la physionomie de l’année écoulée, du travail exécuté par ses compatriotes, de la direction et de la vitesse de leurs mouvements, il peut suffire à un Français qu’on lui rappelle des chiffres, des dates et des noms ; il possède ou trouve à portée les éléments qui lui permettent de donner un sens à ces renseignements. L’étranger, lui, n’en saurait rien tirer s’il n’est initié en même temps à la signification qu’ont acquise, durant les années précédentes, ces chiffres, ces dates et ces noms : le présent ne lui devient clair et compréhensible qu’appuyé sur le passé.

En partie pour cette raison, en partie parce que la variété de la forme pourra seule rendre agréable la lecture de la Chronique, on ne devra pas s’attendre à y retrouver, chaque année, les mêmes divisions, les mêmes chapitres, la même importance donnée aux mêmes sujets. Certaines évolutions lentes demandent à n’être analysées que tous les deux ou trois ans. Certains faits d’une considérable envergure ne se reproduisent