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sang-froid. Mais au point de vue de ses concitoyens il en a deux autres, plus précieuses et plus rares : la vigilance et l’abnégation. Ce ne serait pas une exagération de dire que, depuis l’heure où il a pris la succession de M. Hanotaux, ce travailleur infatigable a veillé jour et nuit sur les intérêts confiés à sa garde. Ce n’en est pas une non plus de rappeler qu’imitant l’illustre exemple de Jules Ferry, il a su, à plusieurs reprises, accepter en silence des reproches amers et injustes, pour ne pas nuire à ces mêmes intérêts. Inaperçus le plus souvent des contemporains, de semblables traits de caractère sont relevés par l’histoire ; ils honorent profondément l’homme dont ils fixent la physionomie.

M. Delcassé n’a guère connu, au ministère, que des heures difficiles, quelques unes même périlleuses. La guerre Hispano-Américaine, la guerre du Transvaal, la politique Allemande à Constantinople et à Jérusalem, celle de la Russie en Finlande et en Chine, l’affaire de Fachoda et l’incident de Bergen, l’attitude de l’Italie et celle du Portugal, la question Marocaine et la question Bulgare lui ont procuré de multiples occasions de se dévouer à son pays, jamais de lui faire plaisir.