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sition impliquant celle de venir la visiter, le gouvernement n’avait pas jugé à propos de renouveler cette dernière. À bon entendeur, salut. Voilà qui est clair. Mais quel peut être le motif véritable d’une semblable politique ? Les adversaires systématiques du gouvernement le définissent d’un seul mot : « c’est disent-ils, la faute à Millerand ». Et ils sont dans le vrai. C’est la faute de l’honorable ministre du Commerce, mais c’est la faute de sa signification symbolique et non de sa personne. M. Millerand, qui est bien loin de s’être déconsidéré au pouvoir, a très crânement accepté toutes les conséquences et rempli tous les devoirs de sa charge. Il s’est gardé de faire montre d’une simplicité par trop « républicaine » et d’affecter un niais dédain des conventions mondaines. Il s’est plié à tout ce qu’exigent les usages européens de la part d’un ministre qui préside une Exposition internationale, et l’a fait avec une parfaite bonne grâce. Très heureusement inspiré dans son langage et d’ailleurs de relations aimables, il a su conquérir de nombreuses sympathies parmi les étrangers que leurs fonctions officielles, les congrès, les réunions de tout genre ont mis en contact avec lui Mais il n’a pas été au-delà. C’est son originalité de n’avoir, pendant