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VI

Les Debating Societies sont fort en honneur parmi les étudiants Anglo-Saxons ; on nomme ainsi les petits clubs parlementaires où la jeunesse s’exerce à la parole publique en discutant des sujets d’actualité. Dans les Debating Societies d’Amérique, on s’inquiétait peu des choses de France ; j’eus l’idée d’y fonder des prix qui attireraient l’attention des orateurs de bonne volonté sur mon pays ; ces prix revêtirent la forme de médailles à l’effigie de la République Française et portant chacune le nom de quelque compatriote illustre : il y eût la médaille Pasteur, la médaille Tocqueville, la médaille Carnot… les Universités de Princeton, Harvard, Johns Hopkins, San Francisco et la Nouvelle-Orléans me servirent de champ d’essai pour ces fondations qui seront peut-être étendues à d’autres universités, s’il y a lieu. L’expérience parait avoir réussi en ce sens que les concours annuels auxquels cette modeste initiative a donné lieu, ont progressé depuis lors, gagnant chaque année en importance et en intérêt. Mais les concurrents se sont plaints à diverses reprises, des difficultés qu’ils éprouvaient à se procurer des renseignements certains sur la marche des idées et des affaires en France, et leurs professeurs ont souligné la justesse de cette observation. On ne peut demander à des étrangers de pénétrer dans le détail de notre vie