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suffisantes pour que ces exercices s’y déploient dans des conditions techniques qui conviennent.


Le professeur.

Le professeur de gymnastique, auquel il serait désirable que l’on donna désormais le titre de professeur d’Éducation physique, plus en rapport avec ses fonctions, a été depuis quelques années l’objet d’une sollicitude tardive ; on a fait des efforts méritoires pour le préparer à son rôle et ce serait fâcheux de ne point utiliser ces efforts et de revenir sur ce qui a été innové. Le principe de l’examen d’aptitude ne saurait être discuté, mais les programmes pourraient être améliorés. D’une façon générale, ils apparaissent un peu trop imprégnés de théories un peu trop « médicaux ». La pédagogie n’y figure pour ainsi dire pas et la préoccupation s’y affirme avec une insistance émolliente d’éviter la fatigue et de restreindre l’effort. Or ce n’est pas avec des « exercices de sanatorium » qu’on virilisera notre jeunesse et il conviendrait que le ton fut ici un peu haussé. Ainsi que le Comité International Olympique l’a indiqué en modernisant le précepte antique, ce n’est plus le mens sana in corpore sano qu’il faut proposer aux ambitions juvéniles mais le mens fervida in corpore lacertoso. Un esprit ardent dans un corps entraîné, la nation qui ne fera pas sienne cette double aspiration est certaine d’être rapidement distancée dans les luttes actuelles. On peut le regretter et disserter longuement sur des passés et des avenirs préférables.