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une descente au monde sous-terrien

C’était un homme grand, très droit, le port aisé et noble, les traits du visage réguliers. Il était couvert d’écailles des pieds au col, mais à présent qu’on le voyait de plus près, il était facile de remarquer que ces écailles ne constituaient pas autre chose qu’un vêtement. L’homme paraissait un peu trop gros pour l’apparence de son visage, qui était plutôt maigre, mais la forme du costume devait encore produire cette impression. Il portait une ceinture, et à cette ceinture cinq ou six poignards semblables à celui dont il avait usé pour combattre le requin.

On le conduisit à la cabine qui lui avait été préparée. Il y demeura quelques minutes, et en ressortit sous la forme d’un parfait gentleman, habillé comme pourrait l’être le plus méticuleux de nos élégants, ses vêtements coupés, seulement, dans une étoffe qui ne rappelait que fort vaguement nos draps terrestres. Jean Kerbiquet le mena vers le salon, ou eurent lieu les présentations.

— Monsieur le Président, voici mademoiselle Wilhelmine Van Tratter, engagée à la recherche de son parrain, un savant membre de l’Académie des sciences de Saardam, disparu à la suite d’un naufrage, et dans des circonstances toutes particulières dont je vous demanderai la permission de vous faire part en réclamant l’aide de vos lumières. Mademoiselle est de nationalité hollandaise, mais elle parle le français comme nous… mieux que moi, devrais-je dire.

« J’ai le plaisir. Monsieur le Président, de vous présenter Monsieur le docteur Andreus Francken, de nationalité hollandaise, également, et qui s’est joint à notre croisière par goût personnel pour les aventures.