Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

88
une descente au monde sous-terrien

quet, me faire l’honneur d’accepter l’hospitalité et un lunch à bord du Pétrel, que vous voyez là-bas, immobilisé par un accident de machine ?

— Monsieur, répondit l’étranger, je regrette de répondre à votre politesse par un refus, mais j’ai rompu depuis quelque temps toutes relations avec les hommes qui vivent à la surface de la terre. Le commerce d’autres hommes m’est devenu beaucoup plus agréable, et je n’éprouve aucunement le désir, je vous l’avoue franchement, de revenir à mes rapports anciens.

— Permettez-moi d’insister, Monsieur le Président. En dehors du plaisir que j’aurais à vous recevoir, et de l’honneur que vous me feriez en acceptant mon invitation, je désire avoir recours à votre expérience des choses de la mer, que je crois grande, pour m’aider dans l’œuvre que j’ai entreprise, et d’où dépendent sans doute le salut et la vie de plusieurs personnes.

— S’il en est ainsi, Monsieur le marquis, je ne saurais me faire prier plus longtemps. Mon expérience est à votre service, et elle est ancienne, sinon grande comme vous l’avez supposé. Ayez l’obligeance de vous rendre à bord ; je vous y rejoindrai dans quelques minutes. Je n’y vais pas avec vous dans votre baleinière, parce que sous ce soleil torride, je fondrais. Ayez l’extrême obligeance, en arrivant, de me faire préparer une cabine où je poisse retirer mon costume de mer. Je vais trouver les gens de ma suite, qui sont ici dessous, à vingt mètres environ de profondeur, et qui me donneront de quoi me vêtir convenablement. J’accepterai à bord du Pétrel l’hospitalité pour vingt-quatre heures. C’est tout le temps