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une descente au monde sous-terrien

expédition sur le Pétrel, mais j’ai des raisons pour agir autrement. Et comme je ne veux pas qu’il puisse subsister un soupçon de ma sincérité, j’ai l’honneur de mettre sous vos yeux une attestation de l’amirauté de Dunkerque, constatant que mon navire est parfaitement dans le port, en armement pour une destination déterminée : le cap Horn et les environs.

« En outre, pour parer à toute insinuation ultérieure, j’offre d’emmener à Dunkerque, ce soir, deux personnes qui ne quitteront pas le jusqu’au départ, et qui pourront ainsi surveiller mes faits et gestes heure par heure.

« Enfin, je vous prie de considérer que si j’avais voulu vous mystifier en vous racontant l’extraordinaire histoire de Cornélius Van de Boot, je n’aurais pas pu le faire en vous apportant un manuscrit de sa main, et rédigé en hollandais, dont je ne comprends pas le premier mot.

« Et j’ajoute que l’organisateur de la campagne calomnieuse est déjà puni, et que vous la verrez cesser demain comme par enchantement. N’est-ce pas, Congo ?

— Oui, cap’taine.

À ce discours précis, rien ne répondit. Les académiciens gagnés à la cause de Van Ah Fung eurent, comme on dit, le nez dans le pupitre. Les autres triomphèrent assez bruyamment. Personne ne voulut donner au jeune capitaine une marque de défiance en l’accompagnant à Dunkerque. Il s’en alla donc seul avec Congo.

Le lendemain, comme par hasard, l’Éclaireur de Saardam se donnait pas on traître mot de l’affaire Van de Boot.