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une descente au monde sous-terrien

ciens, cuisinait l’opinion publique en lui servant tous les matins des articles savamment dosés, se donnait enfin tout le mal imaginable pour mener à bien l’œuvre détestable qu’il avait entreprise.

Et il aurait réussi peut-être ; le document venu du cap Horn aurait été classé comme une mauvaise plaisanterie ; l’infortuné Van de Boot aurait été abandonné aux monstres qui s’étaient saisis de lui et des deux Anglaises, si un coup de théâtre ne se fût produit, qui remit instantanément les choses au point.

Trois jours avant celui qui avait été fixé pour le rendez-vous à Dunkerque, le capitaine Jean Kerbiquet reparut à Saardam, accompagné de son fidèle Congo.

Comment il avait été averti de ce qui se tramait, et de la discussion dont il était l’objet c’est ce dont personne ne se rendit exactement compte. On soupçonna seulement que Lhelma, dans son ardeur à sauver son parrain, n’était pas étrangère à la manœuvre.

Il se rendit tout droit aux bureaux de l’Éclaireur, pénétra jusqu’au cabinet de Van den Tromp, et y trouva celui-ci qui pâlit un peu en lisant sa carte de visite.

— Monsieur, lui dit-il, voici trois ou quatre jours que votre journal édite des choses destinées à nuire à mon prestige, auquel je tiens beaucoup. Voulez-vous me nommer l’auteur de ces articles ?

— C’est en dehors de nos usages, commençait Van den Tromp…

Mais Kerbiquet l’interrompit.

— Qu’à cela ne tienne, Monsieur ; je ne désire pas absolu-